Si beaucoup de cyclistes français et même étrangers rêvent du Col du Tourmalet, légende du Tour du haut de ses 2115m d’altitude, j’avoue avoir toujours été attiré par le Pic du Midi de Bigorre et ses 2877m d’altitude. En faire l’ascension en vélo était donc un joli rêve. Parce qu’il faut déjà grimper le Tourmalet bien sûr, mais aussi pour sa difficulté, son petit mystère (va t’on pouvoir aller jusqu’en haut ?), sa piste qui donne un caractère aventureux et qui constitue comme une petite remontée dans le temps quand il n’y avait pas de goudron sur nombre de grands cols, et aussi pour sa renommée du fait de l’observatoire qui y trône.
D’abord, le Col du Tourmalet. Le lieu de départ du versant Ouest est communément admis comme étant le village de Luz St Sauveur à 711m d’altitude. A partir de là, il faut rouler pendant 19 kms à 7,4% de moyenne pour 1404m de dénivellation; autant dire que il s’agit bien d’un col long et avec des pourcentages plutôt réguliers. Les 10 premiers kilomètres se déroulent souvent sur de longues lignes droites relativement monotones avec le passage au village de Barèges à 1200m. A sa sortie, la pente devient un peu plus raide à plus de 10% mais cela ne dure pas. Nous arrivons rapidement au départ de quelques remontées mécaniques qui marquent le début d’un changement de paysage. La végétation se raréfie désormais et le paysage est très beau. Tous les kilomètres sont annoncés par un panneau (comme dans de nombreuses ascensions de la région) qui nous indique l’altitude, le pourcentage moyen du kilomètres à venir… Sur la gauche, et si le temps est dégagé, nous pouvons admirer le Pic du Midi. En face, il est souvent possible d’apercevoir le Col du Tourmalet lui même. Dans le dernier kilomètre, il faudra venir à bout d’une pente à environ 10% avant d’arriver au col, où trône une statue de fer qui représente un cycliste. Cette statue est redescendue chaque hiver dans la vallée puis remontée au printemps suivie par des cyclistes pour fêter la réouverture du col.
Le versant Est commence à Ste Marie de Compan qui se trouve déjà à 847m d’altitude. Les 4 premiers kms sont faciles mais la suite (13 kms) est plus pentue. Au total, la montée fait 17 kms à 7,4% pour 1268m de dénivelé. Il faudra traverser la très peu esthétique station de la Mongie à 1700m. Les premiers kilomètres jusqu’à la Mongie sont relativement banals mais à partir de la sortie de la station, la route est magnifique. A choisir, j’ai une préférence cependant pour le versant de Luz St Sauveur.
Au Col du Tourmalet, la poursuite vers le Pic du Midi fait grimper le pourcentage moyen. A partir de Luz St Sauveur, l’ascension fait 24,7 kms à 7,8% et 1926m de dénivellation pour grimper jusqu’à 2637m d’altitude.
Quel est l’état de cette piste ? Il est plutôt bon pour une piste non goudronnée et à priori peu entretenue. Avec un vélo tout terrain, il est assez facile de rouler jusqu’au bout de la piste sans avoir à poser le pied à terre à cause de l’état de la piste. Le trajet nous fait traverser deux tunnels, très courts. En 3,5 kilomètres à partir du Tourmalet, nous arrivons au Col de Sencours à 2378m, sans panneau à notre passage mais très facilement reconnaissable. En contrebas, le lac d’Oncet. Un peu plus haut, après quelques lacets étroits et de forts pourcentages (2,5 kms à plus de 11% de moyenne) nous arrivons désormais au Col des Laquets à 2637m d’altitude. Là encore, il n’y a pas de panneau mais qu’importe car le paysage durant toute cette montée est exceptionnel. Au Col des Laquets se trouve l’Hôtellerie des Laquets, maintenant abandonnée, et qui tombe progressivement en ruine. Quelques mètres plus haut encore et la piste prend fin, en bas du monte charge qui est relié à l’observatoire 200m plus haut.
A partir de ce point, il y a un sentier qui grimpe jusqu’à la plate forme sommitale. Les cailloux sont énormes et la pente très raide. Nous discutons avec quelque passants surpris de nous voir ici et qui nous déconseillent de continuer avec les vélos. Nous partons quand même avec ces derniers. C’est de plus en plus dur, il n’est plus question d’être assis sur la selle, il faut pousser dans des pourcentages à plus de 20% et sur un sentier glissant. Nous parvenons à mi chemin à environ 2700m d’altitude et nous décidons de continuer à pied. Avec le recul, grimper au sommet sur la plate forme avec le vélo n’est pas impossible, mais présente peu d’intérêt (autre que la photo avec le vélo).
Au sommet, un panneau indique qu’il faut s’acquitter de la modique somme de 20 euros pour avoir le droit de fouler la plate forme.
Nous n’avons pas eu la chance d’avoir un temps très dégagé, mais le lieu est superbe. Peut être que le temps sera moins nuageux sur les webcams…
La descente se fera rapidement après avoir récupéré les vélos, le temps change très vite en montagne et à notre retour, le Tourmalet était enveloppé dans les nuages.
Le Tourmalet est le col le plus escaladé du Tour, il a en effet été gravi 50 fois auquel il faudra rajouter 2 ascensions pour le seul Tour 2010.